10/12/2010

Les questions d'identité numérique et de e-reputation

Les réseaux sociaux ont modifié le comportement des individus. Ils sont ainsi à l'origine d'un lot de nouveaux enjeux pour les professionnels, parmi lesquels les deux notions qui vont nous intéresser particulièrement : l'identité numérique et l'e-reputation.  


Identité numérique et e-reputation, c'est quoi ?
Un contributeur de l'encyclopédie collaborative en ligne Wikipedia définit les enjeux de ce qu'on appelle l'identité numérique : "Les réseaux sociaux et les blogs ont provoqué la prolifération des données personnelles sur le Web. Désormais, chaque utilisateur dispose et doit gérer une véritable identité numérique constituée des informations qu'il a rentré dans ses profils, de ses contributions (par exemple dans les blogs) et des traces qu'il ou elle laisse sur les sites web visités..." (Wikipedia)
On pourrait ainsi définir l'identité numérique comme ce qu'un individu donne à voir de lui sur le web. Ceci peut s'appliquer aussi, peut-être dans une moindre mesure, à n'importe quelle organisation (entreprise, institution...) puisqu'il  existe aussi des pages et des profils dédiés à l'organisation selon les réseaux sociaux... etc.

Il y a ce que nous-même donnons à voir, mais il y a aussi ce que les autres écrivent sur nous, ce qui est largement possible quand on fournit à un public large un service ou un produit. Le tout donne ce qu'on appelle l'e-reputation. Ces discours, nous mettant en cause, peuvent avoir un impact aussi bien positif que négatif. Il convient donc pour une entreprise de surveiller et de gérer sa réputation. Cette problématique existait déjà d'ailleurs avant le web, avec les effets de bouches à oreilles, mais ce dernier peut les décupler.


"Tout le monde peut parler sur tout, très facilement"
Daniel Gergès est consultant spécialiste des médias sociaux et du web 2.0. Lors de la manifestation "Les paris de l'Intelligence économique" durant la semaine de l'innovation en Bretagne (Juin 2010), il témoigne, à destination des entreprises. Il met en évidence ces enjeux nouveaux d'identité numérique et de e-reputation, rendu possible par l'évolution du web : "Aujourd'hui, tout le monde peut parler sur tout, sur n'importe quoi très facilement " en comparaison de l'époque où sur les blogs"il fallait quand-même articuler quinze-vingt lignes", ou plus loin l'époque où pour s'exprimer sur le web "il fallait louer un serveur et créer ses pages". 



" Aujourd'hui, pour s'exprimer dans les réseaux sociaux, Facebook, Twitter ou autres, il suffit de mettre une ligne. La barrière pour s’exprimer est en train de baisser considérablement ". A tel point que désormais, par exemple, encore plus loin que le microblogging, un individu peut partager son avis sur le restaurant où il a été manger par l'intermédiaire "de réseaux sociaux géolocalisés, qui marchent sur mobile" où il n’a même plus rien à écrire. Avec le GPS, l'individu est géolocalisé et donc le restaurant aussi... "Vous cliquez sur une étoile et hop vous avez donné un avis".


D'où l'utilité grandissante de surveiller sur le web ce qui se dit sur nous (en tant que fournisseurs de biens et de services), sur la réception qu'à eu le public de nos prestations ou produits, car tout ce qui se dit peut avoir un écho et une impact sur notre activité.



Un enjeu actuel et futur pour un grand nombre d'entreprises ?
Pour Daniel Gergès il est évident qu'à l'heure actuelle "les problématiques d'identité numérique et de e-reputation touchent en premier lieu les gens qui sont au contact du grand public" et que "pour une entreprise B to B, qui fournit des composants (...) qui vont être intégrés dans un produit, et qui est à trois niveaux de distance du client final c’est moins important". Cependant, il insiste sur le fait qu'à la vitesse où les choses évoluent, ce phénomène risque de devenir important dans les années à venir, même pour une entreprise qui aujourd'hui ne se sent pas concernée par ses enjeux. L'évolution est les changements étant rapide, Daniel Gergès évoque l'idée, dès maintenant, "de prendre le temps d'essayer de comprendre ce qui se passe et d'intégrer ces changements pour être prêt dans trois, quatre, cinq ans".

Par exemple, de mon point de vue, les sites ou réseaux regroupant des avis d'utilisateurs et consommateurs sur des produits (un peu comme 60 millions de consommateurs mais en plus spécifiques, spécialisés selon les types de produits ou marques) peuvent être amenés à naître et grandir, et à avoir du poids sur le comportement d'achat des individus qui voudront se renseigner avant d'acheter. L'intérêt que l'entreprise porte et portera sur ces avis risque fort d'être un enjeu important.


"Ne pas être présent ? Une mauvaise stratégie"
Outre le fait de passer à côté d'informations pouvant être utile à sa stratégie, en n'étant pas présent sur le web, une entreprise court le risque de ne même pas contrôler des informations la concernant directement.
Daniel Gergès, pour qui "ne pas être présent [sur les réseaux sociaux] est une mauvaise stratégie" prend pour exemple, un directeur qui en voulant inscrire son entreprise sur un réseau, a eu la surprise de voir qu'une page profil de son entreprise existait déjà, réalisée par un stagiaire. N'importe qui peut créer une page, au nom d'une société.

Ainsi, pour conclure, Daniel Gergès conseille pour les acteurs professionnels, au minimum, "de faire une recherche dans Google au nom de la société ou sur les grands noms remarquables de la société. De savoir où sont les gens, les réseaux sociaux qui parlent [de la société]. De prendre la place en créant des pages avec des informations basiques, mais correctes, et surtout qui sont maîtrisées"

Source principale : Faut-il être présent sur les réseaux sociaux ?, témoignage filmé de Daniel Gergès.

Aucun commentaire: