24/12/2010

Réseaux sociaux et Ressources Humaines 2.0

Dans l'article précédent, nous avions abordé l'idée de la valorisation de profils en ligne, au sein des réseaux sociaux professionnels, et des possibilités de visibilité et de recrutement, via ces derniers. Ces possibilités ainsi que d'autres interactions avec la problématique de l'emploi en général, ne sont pas le monopole des seuls réseaux dédiés. De plus en plus, et plus indirectement, les autres réseaux sociaux joue aussi un rôle.


Les licenciements 2.0, ...
Quand on parle d'impact des réseaux sociaux sur sa vie professionnelle, on ne peut pas se contenter de s'intéresser aux bénéfices qu'ils peuvent apporter. Il y a aussi, le revers de la médaille pour les utilisateurs qui oublient que ce sont avant tout des réseaux publics. En témoigne ces quelques exemples :

- "Licencié pour avoir critiqué son employeur sur Internet" (01net, 15/12/2008)
- "Licenciée pour avoir surfé sur Facebook pendant son congé maladie" (01net, 24/09/2009)
- "Licencié pour avoir donné son avis sur Twitter" (TwitteRadar, 13/09/2009)
- "Un licenciement pour des propos tenus sur Facebook jugé légal" (Le Monde - 19/11/2010)


... les recrutements 2.0,...
En qui concerne le recrutement, j'ai précédemment parlé des possibilités offertes par les Viadéo, LinkedIn et autres réseaux sociaux professionnels. Facebook s'ouvre aussi à cette problématique, puisque de nouveaux exemples font de ce réseau social un véritable outil de recrutement.

Je vous invite vivement à lire l'article "Les entreprises recrutent désormais sur Facebook" (L'expansion, 08/12/2010) qui apportent de nombreux éléments intéressants sur cette place naissante accordée à Facebook par les employeurs, qui bien qu'encore limité par rapport à d'autres outils de recrutement, existe bel et bien.


... et les non-recrutements 2.0...
Cela va plus loin que "chasser des têtes" sur les réseaux.
Les employeurs ne s'en cachent pas, ils vont souvent jeter un oeil sur l'identité numérique des candidats à l'embauche, ce que ces derniers donnent à voir d'eux sur les réseaux sociaux, et le web en général.

Comme exemple représentative, on a beaucoup parlé de cette jeune femme qui était sur le point de se faire embaucher... "L'affaire Cisco et Connor Riley" (TwitteRadar, 23/03/2009)

Alors qu'en 2008, seulement 22% des employeurs le faisaient, une étude américaine menée par Harris Interactive pour CareerBuild (relayée par Bénéfice.net, 20/08/2009) met en évidence que ce sont, un an après (2009), "45% des employeurs [qui] consultent les profils et autres contenus diffusés dans les médias sociaux par les candidats. Les sites les plus souvent consultés par les employeurs avant une embauche sont Facebook (29%), LinkedIn (26%), MySpace (21%), les blogues (11%) et Twitter (7%)".
Ainsi, "plus d'un employeur sur trois (35%) indique qu'il a écarté des candidats à cause de contenus trouvés sur des sites de réseautage social. Les raisons les plus souvent évoquées par les employeurs sont:
- Photos ou informations inappropriées ou provocatrices (53%)
- Contenus indiquant que le candidat consomme de l'alcool ou des substances illicites (44%)
- Critiques à l'égard d'un employeur précédent ou d'un collègue de travail (35%)
- Le candidat fait preuve de faibles aptitudes dans la communication (29%)"



... appellent à de la vigilance et du bon sens 2.0 de la part de chacun. 
D'autres études mettent en évidence les mêmes faits, que ce soit aux Canada, ou en Europe en Allemagne, où les représentants du gouvernement allemand appellent même “les citoyens utilisant beaucoup internet à réfléchir à ce qu’ils mettent en ligne”.


Chez CareerBuild, on "recommande aux personnes de soigner leur image sur les réseaux sociaux avant d'entreprendre une recherche d'emploi. Les candidats devraient notamment supprimer leurs photos inappropriées, projeter une image optimiste et constructive d'eux-mêmes, être sélectifs quant au choix de leurs amis dans les réseaux sociaux, et ne pas hésiter à effacer des commentaires inappropriés" (Bénéfice.net)


Il y a selon moi deux aspects importants, auxquels il faut faire attention quand on est un utilisateur des réseaux sociaux :
Primo, il faut faire preuve de bon sens, de raison. Faire preuve de raison, cela pourrait se résumer, par exemple, à ne pas "ajouter comme ami" n'importe qui sur Facebook, et surtout pas ses collaborateurs ou supérieurs hiérarchiques. Guillaume Champeau, sur Numérama, ("Un logiciel pour surveiller les employés sur les réseaux sociaux", 30/03/2010) conseil à chaque utilisateur de "se poser une limite très simple à mémoriser et à appliquer : ne rien poster que vous ne voudriez pas que votre mère ou votre employeur puisse voir".
Secondo, il faut prendre le temps de bien paramétrer son compte. Le solution sécurité et antivirus Sophos propose par exemple un guide sur le bon usage de Facebook



Pour aller plus loin, je vous invite à consulter un devoir de Master 2 en Communication (2009), hébergé sur Scribd, par Céline Galland. "Surveillance et recrutement de profils sur Facebook", organisé en trois parties traitant de l'utilisation de Facebook par les ressources humaines, par les patrons à des fins de surveillance, et par la politique.

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